Background Askaril (à compléter)

**Askaril** Ven 17 Avr - 1:45

Askaril avait été un jeune chasseur plein de fougue qui portait haut ses idéaux. Il avait parcouru le monde pour défendre son camp et commençait à se faire un nom parmi les siens. A la recherche de gloire, il avait traversé les mers et bourlingué sur tous les continents.

Un soir de profonde mélancolie, ses pas le menèrent à la taverne de Baie-du-butin. Il affectionnait particulièrement ce lieu, non pas parce qu’il s’y adonnait à la boisson, mais plutôt parce qu’il appréciait l’ambiance. Il n’avait que trop vu les effets dévastateurs de l’alcool sur de jeunes aventuriers esseulés. Affaiblis, ces derniers ne survivaient pas longtemps dans un monde brutal comme le notre. Askaril se refusait donc de boire seul. Ce jour la pourtant, il fit une entorse à cette règle…

Pintes après pintes, il se remémorait l’homme qu’il avait été, essayant vainement de comprendre ce qui avait changé en lui pour qu’il renie aujourd’hui ce en quoi il avait toujours cru…

"Hey l’ami ! Ça n’a pas l’air d’aller fort, paie moi donc un verre et raconte moi !"

Askaril surpris se retourna pour identifier le « nuisible » qui venait de l’apostropher et de briser ses rêveries, mais n’aperçut personne.

"Tu m’insultes la ! Ça sera double tourné ! La voie se faisait plus dure."

Askaril baissa alors la tête et se trouva nez à nez avec un nain à l’aspect rude. Il l’observa rapidement : hache à deux mains, du sang encore frais perlant sur le tranchant, armure en mauvais état, quelques égratignures et la bourse vide…
Guerrier en mal de bière se dit il… Un nain serait donc vraiment prêt à tout pour une chope !
Il n’aimait pas les stéréotypes, mais force est de constater, que ces nabots bourrus, semblaient avoir quelques constantes comme la bière et la rudesse. En ce qui concerne leur pingrerie il était plus réservé, mais cela aurait pu coller à l’individu qui lui faisait face…

"Alors tu te réveilles « oreilles pointues » ? Tavernier, 2 chopes pour moi et mon compagnon !
On m’appel « Soif de sang » dans l’coin… et toi, c’est quoi ton ptit nom ma mignonne ?"

"Askaril…"

"Allez, vas y déballe ton sac, ya pas d’barde ce soir et j’cause pas l’orc, je suis tout à toi ! dit il dans un rire gras."

**Askaril** Ven 17 Avr - 1:45

J’ai pas encore assez bu pour te raconter ma vie mon petit…

Tres bien alors trinquons ! Dit il en levant son verre.
Alors dis moi, tu viens d’où ?

De Teldrassil, enfin, un petit village à côté…

Ah mais attend, j’connais un « oreilles pointues » qui vient d’la bas… un certain Ajrarn, tu connais ?

Un peu oui… C’est mon frère !

J’me disais aussi, vous avez un air de famille… enfin, si on peut dire, vous vous ressemblez tous vous autres !

Et tu le connais d’où ?

On a fait un ptit bout de chemin ensemble ! Un sacré numéro… il se débrouille pas mal à la dague… M’enfin, ça vaut pas un bon coup de hache !
Bon, c’est donc toi le fameux frangin ! Il m’a parlé de vos déboires d’enfance…

Ah oui ? Et il t’as dit quoi au juste?

Bah il m’a dit que votre mère s’était suicidée pis que votre père avait pris en charge votre éducation… à la dure comme on dit… Il m’a dit aussi que le pauvre bougre était mort en suffocant après avoir bu sa soupe, étrange pour un gaillard comme lui non ?

Soif-de-sang esquissa alors un sourire plein de sous entendu avant d’ajouter :

C’est la qu’Ajrarn aurait décidé de quitter la région, des rumeurs auraient couru comme quoi il l’aurait empoisonné… mais ce n’est pas l’cas, non ?

**Askaril** Ven 17 Avr - 1:46

Ecoute moi bien Soif-de-sang, si Ajrarn a accepté de te parler et que tu es encore en vie, c’est qu’il te fait confiance, ce qui me surprend assez… Toujours est il que ce que tu dis est inexact. Je ne sais pas pourquoi tu t’intéresses tant à notre histoire et après tout peu m’importe. Je vais donc te raconter ma version des faits.

Mon père était un membre respecté de notre village, quelqu’un d’important puisqu’il était le seul tanneur. Piètre gestionnaire, c’est ma mère qui s’occupait de tout. Mais il faut croire qu’elle ne s’en sortait pas suffisamment bien aux vues des régulières « remontrances » auxquelles elle avait droit… Disons qu’elle devait être maladroite et qu’il lui arrivait souvent de tomber…

De quatre ans mon aîné, Ajrarn, quant à lui, ne montrait aucun talent en ce qui concerne la chasse, ce qui ne facilitait pas la tâche de mon père, toujours à la recherche de peaux et de cuirs… Moi par contre, je me débrouillais assez bien ! Je fus donc confié rapidement aux bons soins de maître Dazalar afin de perfectionner ma technique tandis qu’Ajrarn, lui fut relégué à la cueillette…
Sans doutes ne vécu t il pas très bien ce bouleversement de l’ordre établi, lui l’aîné, cantonné à la simple recherche de plantes… souvent rabroué, il encaissait cependant en silence. Ce fut tout de même l’occasion pour lui de s’initier à l’herboristerie, puis plus tard à l’alchimie.

Donc c’est bien lui qui a empoisonné votre père ?

Ce n’est pas si simple… A cette époque, tout allait plutôt bien en tout cas pour moi ! Notre père m’initiait au dépeçage et au travail du cuir, j’étais tout désigné pour reprendre l’échoppe.
Par contre, notre père devenait de plus en plus colérique surtout lorsque ce « bon à rien » d’Ajrarn faisait parler de lui. Dans ces cas la notre mère s’interposait pour lui éviter le pire et… enfin bref.

Ce petit manège dura un certain temps jusqu’à ce que notre mère tombe malade. Une maladie étrange puisque aucun soigneur ne parvint à identifier le mal dont elle souffrait. La rumeur courue alors effectivement qu’elle avait choisi de dépérir et c’est sans doutes pourquoi tu as interprété ça comme un suicide… Pour ma part, je sais bien que le vrai responsable de sa mort, c’est notre père, qui a eu raison de sa volonté de vivre à force de la rouer de coups…

Askaril fit alors un signe au tavernier, indiquant que les verres étaient vides. Un silence s’établit. Ces souvenirs bien que lointains n’auraient pas du faire surface. Il sentait pourtant que poursuivre était salvateur et peu lui importait à présent que son interlocuteur l’écoute ou non…

**Askaril** Ven 17 Avr - 1:47

Sacredieu, ça n’a pas du être la joie à la maison après ça ! Tu veux que j’pleur un coup sur ton épaule avant qu’tu continues ou t’attaques la suite ? Attends, laisse moi deviner, ton hamster est devenu paraplégique et tu t’en ai jamais remis… j’ai bon?

Les moqueries de Soif de sang aidèrent paradoxalement Askaril à se détacher de cette histoire bien trop riche en émotions. Ce compagnon de fortune ne semblait pas être un mauvais bougre et savait enrober ses rudes paroles de gestes et de mimiques apaisantes semblant indiquer une certaine bienveillance.

Suite à la mort de notre mère, nous avons vécu Ajrarn et moi sous la seule coupe de notre père, qui, loin de tirer les conséquences de ses actes se mit à boire davantage et à passer ses nerfs sur nous. Il faut bien avouer qu’Ajrarn était sa cible privilégiée… Il était l’aîné, celui dont notre père avait le moins besoin et donc celui qu’il estimait le mons. Quant à moi, ma formation de chasseur me tenait souvent à l’écart et j’échappais le plus souvent au courroux paternel. Avec le recul, j’ai compris aujourd‘hui que si j’avais été si souvent épargné, c’est surtout parce qu’Ajrarn me protégeait…Je suis d’ailleurs persuadé qu’il continue de le faire à sa façon encore aujourd’hui.

Et c’est la qu’le gamin l’a empoisonné ?

Hé bien… sa mort fut consécutive à un évènement particulièrement violent ou il s’en fallut de peu que mon frère et moi ne soyons plus de ce monde. Cela ne pouvait continuer ainsi et Ajrarn a pris la décision qui s’imposait. Si j’en avais eu le courage, j’aurais aimé le faire à sa place pour qu’il ne traîne pas cette culpabilité qui lui empoisonne l’existence.

Askaril ne put s’empêcher d’éclater de rire en prononçant ces mots…

Tavernier, laisse nous le tonneau, je crois que la soirée va être longue !

A ces mots, Soif de sang afficha une mine réjouit. Une bonne histoire qui manquait certes d’action pour le moment et un tonneau de bière a disposition, il passerait certainement une bonne soirée !

**Askaril** Ven 17 Avr - 1:47

Askaril enchainait les verres en compagnie du nain comme s’il voulait se donner du courage… Il avait décidé de vider son sac et ne tairai aucun détail… mais pour comprendre ce qu'il était aujourd'hui, il ne fallait pas négliger les grandes étapes de sa vie.

Ce soir là, je lu dans les yeux d’Ajrarn toute sa détermination. Il avait fait un choix et j’étais sûr qu’il l’assumait pleinement. Ce n’était plus « Ajrarn le souffre douleur » que j’avais en face de moi, mais un elfe maître de son destin !

Toujours est il que suite à ces évènements, il ne se comporta plus du tout de la même façon. Il disparaissait régulièrement et de plus en plus souvent, ce qui alimentait les rumeurs les plus folles… un soir, je décidais de le suivre, mettant à profit mes compétences de pistage, et je le vis recevoir une bourse pleine de la part d’un homme vêtu d’une cape sombre.

Quelques jours plus tard, je découvrais le cadavre d’un jeune elfe couvert de morsures, en pleine forêt. Pour tout le monde, il était évident qu’il s’était fait surprendre par des loups, mais je l’ai bien observé et je sais que ces morsures n’ont été faites que bien après sa mort. J’ai vite compris ce qu’Ajrarn faisait pour subvenir à nos besoins. J’étais encore jeune et bourré de principes. L’idée même que mon frère soit devenu un assassin m’était insupportable et je décidai de lui faire part de mon indignation.

S’en suivi une explication houleuse entre nous et au petit matin il avait disparu… Je fus alors confier à une famille du village dans laquelle je ne fis qu’un court séjour. Ajrarn m’avait abandonné, mais au fond de moi je l’admirais… Il avait choisi sa vie alors que moi je la subissais ! Je décidais donc de me prendre en main et de me réfugier dans le seul endroit où je me sentais vraiment moi-même, la forêt.

Je vécu de braconnage et de cueillette pendant quelques années avec la complicité de mon maître chasseur qui continuait de me dispenser ses connaissances. Il m’enseigna non seulement à survivre mais aussi et surtout à respecter la nature, à apprendre d’elle et à la protéger…

Ma formation touchait à sa fin, j’avais appris à maîtriser ce sentiment exaltant et puissant que l’on peut ressentir lorsque l’on traque sa proie ! Je me souviens, je venais d’avoir 17 ans, et mon maître me confia la lourde responsabilité de me lier avec une bête sauvage. Ce fut ma première véritable épreuve…

Si je la réussissais je devenais un chasseur à part entière, en cas d’échec, par contre… je prenais le risque de sombrer dans la folie et de vivre le reste de ma vie dominé par l’esprit de mon compagnon. L’enjeu était donc de taille !

Le cœur battant, je me mis à sillonner la forêt et à étudier attentivement le comportement de chaque animal dont je croisais le chemin. Maintes fois je fus contraint de fuir ou de tuer l’animal que je convoitais. Ma tâche me semblait insurmontable.

J’étais sur le point de renoncer lorsqu’un matin, je fus réveillé par un grognement inquiétant. Malgré les pièges et les précautions d’usage dont je m’étais assuré pour protéger mon campement, un jeune loup dont la maigreur laissait supposer qu’il était poussé par la faim, avait réussi à s’approcher de moi. La panique me saisit. J’avais commis la grave erreur de m’endormir loin de mon équipement et ma seule chance de survie était de tenter d’établir un lien avec l’animal…

Je le fixais droit dans les yeux, ralentis ma respiration puis commençais l’incantation. A ce moment précis, le loup bondit sur moi, la gueule ouverte, comme poussé par une frénésie meurtrière. Il m’était impossible de me dégager sans rompre le charme. Les longs crocs acérés qui pénétraient ma chaire m’occasionnèrent une vive douleur. Mon instinct m’ordonnait de fuir, mais je savais pertinemment que ma seule chance de salut était de me lier à mon bourreau…

Chaque nouvelle morsure me faisait me tordre de douleur et m’emplissait paradoxalement d’une excitation intense. J’eus bientôt le goût de sang à la bouche, ce qui me fit entrer dans une rage folle ! Je n’avais plus qu’une idée en tête, trouver de la viande fraîche pour rassasier cette faim irrépressible qui m’envahissait. La douleur s’estompa soudainement puis le ciel s’obscurcit… J’avais perdu connaissance.

**Askaril** Ven 17 Avr - 1:48

A mon réveil, le loup était toujours là, près de moi. Il semblait monter la garde. Il avait du lécher mes plaies stoppant ainsi l’hémorragie, sans quoi je ne serais plus de ce monde aujourd’hui. Mes affaires étaient éparpillées dans tout le campement. De mes vivres, il ne restait qu’une maigre ration de viande séchée que le loup avait semble t il épargné pour moi.

Encore fébrile et incertain quant aux intentions du loup, je me saisis délicatement de la nourriture et l’ingurgitais dans l’espoir de reprendre des forces. J’appliquais ensuite les pansements dont je disposais afin de me préparer au mieux au long voyage qui m’attendait pour rentrer chez mon maître chasseur.

Comme s’il pouvait lire dans mes pensées, le loup braqua son regard sur moi puis s’éloigna dans la forêt. Je perçu alors une chose incroyable que seul les chasseurs peuvent ressentir ! Le loup communiquait avec moi par la pensée. Je compris qu’il était parti s’assurer que le chemin était dégagé pour que nous puissions entamer notre périple sans danger. Je ressentais le vent dans ses poils, son cœur battant dans une chevauchée folle, les odeurs de gibier et sa volonté inébranlable d’accomplir sa tâche !

Il connaissait aussi bien que moi le chemin du retour… Les perceptions nouvelles que j’avais ressenties étaient réciproques ! Le loup ressentait lui aussi ce que j’éprouvais. Comme une extension de moi-même, il avait accès à toutes mes pensées les plus intimes, toutes mes envies et mes peurs… Un frisson me parcouru l’échine. Il s’écoula quelques minutes avant que je parvienne à reprendre le contrôle. Je rassemblais mon paquetage et me mis en route sans attendre.

Arrivé au refuge de maître Dazalar, j’étais exténué. Je m’écroulais et ne me réveillais que 2 jours plus tard. J’avais réussi l’épreuve et j’étais devenu un chasseur à part entière. J’avais néanmoins eu la chance de ne pas me faire vampiriser par mon loup. Sans doutes mon compagnon avait il trouvé un intérêt à ce lien…

Pendant les mois qui suivirent, j’en appris encore bien davantage sur la nature. Je la percevais de l’intérieur, à travers les yeux de mon familier. Nous échangions beaucoup et tentions de comprendre nos univers respectifs. Ce n’était pas chose facile… Les notions de fidélité amoureuse, de code de l’honneur ou encore de bienséance lui étaient complètement inconnues. Je lui proposais de lui donner un nom, chose à laquelle il n’avait même pas songé… Il s’appellerait Regard, car c’est le seul souvenir distinct que je garde de notre première rencontre. Quant à moi, j’étais émerveillé par la simplicité de son mode de vie et de ses raisonnements…

Lors de nos parties de chasse nous étions exaltés, en complète harmonie comme jamais je ne l’avais été avec un autre être vivant… Sa compagnie me suffisait et je m’éloignais peu à peu du monde « civilisé ». Mon maître veillait cependant à ce que je ne me noie pas dans les affres de la nature. Il restait mon seul lien avec le monde tel que nous l’entendons.

Proche du cercle cénarien, Dazalar m’enseigna ses préceptes. Pour sortir notre monde du marasme et des conflits incessants il fallait passer outre les rancoeurs entre factions.

Les réponses que m’apportaient le cercle me séduirent. En comprenant les mécanismes qui régissent tous les êtres vivants ainsi que la manière dont ces derniers interagissent et dépendent les uns des autres il était possible de trouver une issue. Si les peuples prenaient conscience de cette interdépendance, ils pourraient non seulement vivre en harmonie avec la nature, mais aussi entre eux !

Jusqu’à l’âge de 19 ans, je vécu donc en compagnie de Dazalar et de Regard, dans cette idée qu’il fallait prêcher «la bonne parole ». Encore jeune et fougueux, je brûlais de me confronter aux dures réalités de la vie et de partir à travers le monde pour apporter mon soutient au cercle. Ce fut rapidement chose faite, puisque Dazalar accepta de m’initier auprès de ses amis du cercle… à Darnassus…

**Askaril** Ven 17 Avr - 1:48

Je brûlais d’envi de faire mes preuves pour obtenir le statut nécessaire à ma cooptation au sein du cercle, aussi, je me mis à son service dans les plus bref délais. Je parcourus le globe en portant haut les valeurs du cercle. Rapidement, j’acquis une notoriété suffisante pour être pris au sérieux et on me confia des missions de reconnaissance.

Je fus approché par un groupuscule radical du cercle cénarien pour qui tout obstacle à la nature était un adversaire… Ma fougue et mon besoin d’intégration m’incitèrent à adhérer à leur thèse. J’avais enfin trouvé une famille. Notre groupe, méconnu au sein du cercle possédait quelques ramifications: des observateurs sur tous les continents et des appuis sérieux. Grâce à eux, je fus reconnu par tous et apprécié de mes camardes, jusqu’au jour ou…

Notre groupe fut informé d’évènement troublant à Gangrebois… Des furbolgs corrompus s’en prenaient à la forêt, dévastant tout sur leur passage. Il était urgent d’y mettre un terme… Sous les ordres d’un gradé, je fus envoyé sur place pour mettre un terme à ces exactions.

Fanatique et persuadé d’être investi d’une mission quasi divine, mon responsable nous ordonna de raser le village Furbolg. Mon fidèle compagnon Regard tenta de me dissuader de ne pas obéir à cet ordre qu’il jugeait absurde, mais je ne voulus pas l’écouter.

La bataille fit rage et je me retrouvais seul face à 3 ennemis… Regard perçut la menace et s’interposa. Je survécus, mais pas lui… Ma douleur fut si intense que ma rage se décupla ! J’entrepris d’exterminer moi-même femelles et enfants. Rien ne devait subsister de ce village d’impies ! Les valeurs que m’avaient inculquées la branche radicale du cercle cénarien prenaient tout leur sens, ces êtres n’avaient pas le droit de vivre !

Lorsque le village fut entièrement rasé, ma colère retomba… Je reprenais mes esprits… Qu’avais je fait ?
Les remords et la honte me saisirent… Je réalisais soudainement que j’étais le seul survivant de ce massacre. J’avais non seulement perdu mon compagnon, l’extension de moi-même, mais aussi ravagé un village entier trahissant mes idéaux d’origine. La défense de la nature n’apporterait jamais la paix entre les peuples, elle ne conduirait qu’à la mort. Aucune idéologie aussi noble soit elle ne pourrait jamais résoudre le mal qui ronge notre monde. Ce sont les peuples eux même qui se condamnent et nulle rédemption ne sera jamais possible.

Les armes à la main, je parcourus lentement le champs de bataille. Le village, dévasté par les flemmes répandait une odeur de chair brûlée… Je tombais sur le cadavre encore chaud du gradé sous les ordres duquel j’avais servi. D’une de ses poches dépassait une missive. Je m’en saisi et la lu… Je mis alors un genou à terre, une larme coulant le long de ma joue. J’apprenais que le village que nous venions de raser n’abritait en aucun cas des furblogs corrompus, mais des Grumegueules, pacifistes et bienveillant. Leur seul tort avait été de refuser de se soumettre aux volontés de ce groupe obscur et fanatique du cercle, dont je faisais parti…

Ces révélations furent pour moi comme une petite mort. Tout c’était écroulé autour de moi en l’espace de quelques heures. J’avais été trahi certes, mais j’avais surtout perdu mon âme dans cette tuerie. Sans repères, je décidais de me réfugié dans un endroit familier pour faire le point. Je retournais dans ma forêt…

**Askaril** Ven 17 Avr - 1:49

Une année entière s’écoula. Je restais proscris dans cette forêt apaisante. Ma vie y était si simple… Elle se résumait à chasser, manger et dormir. Je n’avais pas eu la force de me lier à un autre animal. Ma solitude ne me pesait absolument pas, je la préférais bien plus à la compagnie des hommes fourbes et corrompus de notre monde… Chaque jour passé dans ma forêt m’éloignait davantage de la civilisation et exacerbait le mépris et la colère que m’inspiraient les hommes.

Il arrivait que des étrangers pénètrent dans mon antre. Il me fallait alors agir en conséquence. L’idée que mon sanctuaire soit profané m’était intolérable. Bien que cela ne me procure aucun plaisir, je me débarrassais donc des intrus avec une application et un calme que l’on pourrait qualifié de militaire. Mes techniques se perfectionnaient et ma forêt acquis bientôt une salle réputation. Il se murmurait qu’elle était hantée, qu’une force démoniaque en avait pris le contrôle. Cela n’allait pas sans me déplaire. Les autochtones renonçaient à s’y aventurer !

Les seigneurs locaux quant à eux ne l’entendaient pas de cette oreille. Ils m’envoyèrent bien vite une série d’aventuriers de passage, enrôlés pour l’occasion. Ils n’avaient aucune chance… Je connaissais les moindres recoins de ma forêt, j’y avais placé des pièges aux endroits stratégiques et j’avais l’appui des animaux qui la peuplaient…

Un jour cependant, ma tranquillité fut troublée par un intrus particulièrement habile. Il était parvenu à désamorcer mes pièges et s’approchait dangereusement de mon repère. Je le savais proche grâce aux mouvements imperceptibles des animaux mais il était impossible de le localiser précisément… aux aguets, je me préparais à un combat inévitable, et à découvert. Mes chances se réduisaient d’autant. Je sentis soudain un souffle dans mon cou ! Trop tard, j’étais perdu ! Je me jetais sur le côté, me retournant, les armes à la main pour faire face à mon ennemi. Un elfe au sourire que je connaissais bien se trouvait face à moi. Ses dagues se trouvaient toujours à sa ceinture. Il me toisait, moqueur et ne rompit le silence que par un son : Bouh ! Il éclata alors de rire.

« Ajrarn !!!! Mais qu’est ce que tu fais la ??? »

« Paraît qu’un démon hante la forêt… on m’a engagé pour le déloger… » Dit il, réfrénant son hilarité. « Je me suis douté que c’était toi quand j’ai trouvé tes pièges. »

Il m’aida alors à me relever et sortit une bouteille de son sac.

« Alors raconte moi tout, comment en es tu arrivé la ? »

J’obtempérais de bonne grâce et nous passâmes une soirée forte en émotion, nous remémorant le bon vieux temps. Les rancœurs du passé n’avaient plus lieu d’être. Nous étions à nouveau réunis !

« Bien, je crois que tu devrais venir avec moi… Rassemble tes affaires, on part demain à l’aube. »

« Tu as sans doutes raisons, il est temps que je fasse mon retour. C’est entendu »

C’est ainsi qu’Ajrarn et moi, avons entamé un long périple à travers le vaste monde. Nous allions de contrats en contrats et acceptions les quêtes réservées aux voyageurs téméraires lorsque la cause nous semblait juste… enfin… Je dois bien avoué que, beaucoup plus pragmatique que moi Ajrarn considérait souvent qu’un contrat qui rapportait beaucoup était une cause honorable ! Pour ma part, n’ayant plus d’objectifs je passais mon temps à relever des défis de plus en plus irréalisables. Je ne du ma survie qu’à la bienveillance de mon frère.

Lorsque les choses tournaient mal, nous avions pris pour habitude de nous mettre en retrait. Nous nous munissions de nos cannes à pêche et passions de heures sur les bords d’un lac, en philosophant sur les aléas de la vie. J’adorais ces moments ! Ils me permettaient de reprendre contact avec la nature et de m’isoler de ce monde parfois absurde.

Un soir, de passage à Shattrah, nous avons rencontré et sympathisé avec une dénommée Sappho, prêtresse émérite d’une certaine guilde qui commençait à asseoir sa réputation : les Night Phoenix. Elle réussit à nous convaincre de postuler pour nous enrôler.

Nous faisons désormais parti de cette famille qui semble bien vaste et très fraternelle. C’est elle qui m’a redonné un objectif dans la vie, une vue d’ensemble qui me permet d’avancer aujourd’hui, à ses côtés ! Il en faudra beaucoup pour que je me remette à croire qu’il est possible de pacifier un jour un monde dur, hostile et dangereux comme le notre… Je suis toutefois convaincu que tout n’est pas à jeter !

Notre guilde est forte et ses membres sont aguerris. Nos officiers sont braves et expérimentés, et nous enseignent comment survivre.
Nos « ennemis » traditionnels de la horde peuvent s’avérer être de puissants alliés parfois. C’est ainsi que la rencontre de Naras ou de Pical furent des tournants dans ma vie de combattant. La première m’enseigna une après midi durant l’art du combat solitaire, et le second nous donna à Ajrarn et moi une leçon riche d’enseignements ! Non, tout n’est pas à jeter dans ce monde !

Askaril tourna la tête et aperçu le nain effondré sur le comptoir, une choppe de bière dans la main droite, dormant à poings fermés. Il se leva, paya les consommations et sorti. On entendit un long et puissant sifflement. Un reptile puissant à l’allure peu engageant du nom de Denver se plaça à ses cotés. Il était de nouveau prêt pour le combat…

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